Le Québec connaît une augmentation notable du nombre d’immigrants temporaires, atteignant 597 140 au 1er avril, selon les dernières données de Statistique Canada. Cette tendance, bien que moins marquée qu’auparavant, continue de susciter des discussions sur les politiques d’immigration et leurs impacts économiques et sociaux.
La croissance des permis d’études, de travail et des demandeurs d’asile a ralenti. De janvier à avril 2024, 37 000 nouvelles personnes sont arrivées, comparé à 57 000 entre juillet et octobre 2023. Cette diminution s’observe aussi au niveau national, avec des chiffres records l’année précédente.
Les demandeurs d’asile représentent 32 % des résidents non permanents, avec un total de 189 962 personnes. Malgré les efforts du gouvernement pour réduire ce nombre, la proportion reste stable. Le premier ministre François Legault a fixé un objectif de réduction de 50 % dans l’année à venir.
Parmi les demandeurs d’asile, environ 38 000 attendent l’approbation de la résidence permanente de la part du Québec, bien que leurs dossiers aient déjà été acceptés par Ottawa. Cette situation résulte de la limite provinciale annuelle de 3550 réfugiés reconnus sur place, causant une accumulation de dossiers en attente.
Programmes de travailleurs temporaires
Le Québec abrite plus de 255 000 travailleurs temporaires issus de divers programmes. François Legault a demandé à Ottawa de réduire de 50 % le nombre de participants au Programme de mobilité internationale (PMI), considéré comme moins aligné sur les besoins du marché du travail québécois. En revanche, le Programme des travailleurs étrangers temporaires a été assoupli pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, avec 267 professions exemptées de certaines obligations de recrutement local.
Immigration étudiante et familiale
Les détenteurs de permis d’étude sont stables à 124 000, tandis que 26 000 membres de leurs familles, principalement des conjoints et enfants, résident également temporairement au Québec.
Migration interprovinciale
À l’échelle nationale, l’Alberta attire de nombreux habitants grâce à la migration interprovinciale, principalement en provenance de l’Ontario et de la Colombie-Britannique.
Contexte mondial et besoins en protection
L’augmentation des déplacements forcés à l’échelle mondiale, atteignant 120 millions de personnes, affecte également le Québec. Le Canada est le cinquième pays le plus sollicité pour les demandes d’asile, bien que la majorité des réfugiés se trouvent dans des pays voisins de leur lieu d’origine.
La croissance des travailleurs temporaires découle également des politiques québécoises limitant les seuils de résidents permanents malgré la demande croissante du marché du travail. Les critiques soulignent que réduire ces seuils ne diminue pas la demande économique pour l’immigration, exacerbant ainsi le recours aux permis temporaires.
Source : Le Devoir
Crédit photo : Saapimmigration.com, Montréal