Alors que Vancouver et Toronto affichent encore les loyers les plus élevés en valeur absolue pour des logements de deux chambres, Montréal se distingue par une augmentation bien plus marquée de ses prix locatifs ces dernières années. En effet, de récentes données de Statistique Canada révèlent qu’entre le premier trimestre de 2019 et celui de 2025, le loyer moyen d’un appartement de deux chambres dans le Grand Montréal est passé de 1130 $ à 1930 $, soit une hausse de 70,8 %.
Au premier trimestre de 2025, les données indiquent les niveaux moyens suivants pour des appartements de deux chambres dans plusieurs régions métropolitaines :
- Vancouver : 3170 $ (avec une hausse de 27,3 % par rapport à 2019)
- Toronto : 2690 $ (hausse de 5,1 % depuis 2019)
- Montréal : 1930 $ (hausse de 70,8 % depuis 2019)
- Québec : 1470 $
- Sherbrooke : 1250 $ (hausse de près de 90 % en valeur relative)
- Drummondville : 1200 $ (hausse similaire à Sherbrooke)
Ces chiffres démontrent non seulement que Montréal rattrape peu à peu ses homologues de l’Ouest et du centre du pays en termes de montées de loyers, mais surtout que la dynamique de prix dans la métropole québécoise est particulièrement préoccupante pour les locataires.
Montréal, souvent reconnue pour son coût de la vie relativement abordable en comparaison avec d’autres grandes villes canadiennes, voit aujourd’hui ses loyers s’envoler. Malgré un loyer moyen qui reste inférieur à celui de Vancouver ou de Toronto en termes absolus, l’augmentation relative est sans équivoque la plus forte parmi les grandes régions métropolitaines du pays.
Les raisons de cette hausse fulgurante sont multiples :
- Transformation urbaine et densification : La métropole connaît une transformation rapide avec l’arrivée de tours à condos et d’opérations de démolition de logements anciens pour laisser place à des constructions modernes.
- Spéculation et pression immobilière : La rareté des logements abordables et la spéculation entraînent une augmentation continue des prix, rendant difficile l’accès à un logement décent pour de nombreux ménages.
- Dynamique de l’offre et de la demande : Même si Montréal reste aujourd’hui plus abordable que d’autres grandes villes, l’écart se réduit à mesure que le marché tend à s’équilibrer par une hausse généralisée des prix.
Le tableau ci-dessous récapitule les données de Statistique Canada pour certaines grandes villes :
| Ville | Loyer 2019 ($) | Loyer 2025 ($) | Hausse (%) |
|---|---|---|---|
| Montréal | 1130 | 1930 | 70,8 % |
| Vancouver | 2492 | 3170 | 27,3 % |
| Toronto | 2560 | 2690 | 5,1 % |
| Québec | 1210 | 1470 | — |
| Sherbrooke | 660 | 1250 | 89,4 % environ |
| Drummondville | 600 | 1200 | 100 % environ |
Source des données : Statistique Canada et analyses comparatives issues de divers articles de presse.
Pour ajouter un aperçu visuel de ces évolutions, voici également un graphique illustrant la hausse en pourcentage des loyers entre 2019 et 2025 pour chacune de ces régions :
Augmentation des loyers moyens (2 chambres) entre 2019 et 2025 :
Ce phénomène a des répercussions importantes sur la vie quotidienne des Montréalais. Alors que l’augmentation des loyers dans d’autres villes se fait de manière modérée voire en décroissance après le pic de la pandémie, Montréal, quant à elle, continue de voir ses loyers grimper. Ce contexte érode peu à peu la capacité des ménages à revenu moyen à accéder à un logement stable et convenable.
Les experts appellent aujourd’hui à une révision urgente des politiques urbaines et de logement :
- Renforcer les contrôles sur les hausses de loyer.
- Stimuler la construction de logements abordables et sociaux.
- Mettre en place des mesures incitatives pour limiter la spéculation immobilière.
Sources : La Presse canadienne, Radio-Canada, Statistique Canada
